jeudi 15 novembre 2007

Facta sunt

Objections - n°11 - novembre 2007 - page 4 et 5

Facta sunt

  • Les imams de la Catho (voir p. 8) font couler beaucoup d'encre, et pas seulement chez les cathos. L'UOIF, faction majoritaire dans le Grand Conseil du Culte Musulman, a récemment pris position contre ce projet : « Nous ne sommes pas contre le principe de collaborer avec une université, mais il faut un cadre académique neutre » déclare leur porte-parole Ahmed Jaballah. Dans sa réponse à l'UOIF, Dalil Boubakeur, unique partenaire musulman sur ce projet, souligne que l'enseignement reçu à la Catho devrait permettre aux apprentis imams d'obtenir le statut d'étudiant, prestations sociales en prime.
  • Serge de Beketch est mort, après s'être longtemps battu contre le mal qui le rongeait, dans la nuit du 6 au 7 octobre. Directeur du Libre journal de la France courtoise, animateur d'une émission très écoutée le mercredi sur Radio Courtoisie, il nous laisse le souvenir d'une prodigieuse rhétorique, au service de toutes les causes qui lui paraissaient nobles, à commencer , pour lui, par celles qui étaient le plus difficile à défendre. Sa faculté d'indignation contre les pourris de tout pelage ne lui a pas permis de faire la carrière nationale que son talent aurait mérité. Ces saintes colères lui ont coûté trop cher sur la terre pour que Dieu ne les lui compte pas au Ciel.
    Nous prions pour lui.
  • Un parmi d'autres, Mgr Wattebled, évêque de Nîmes, déclare, au cours d'une rencontre avec ses prêtres, le vendredi 7 septembre: « Mieux vaut ne pas faire appel à des prêtres extérieurs au presbyterium diocésain », lorsqu'on se trouve devant une demande de célébration de la messe traditionnelle. Et il ajoute, histoire sans doute de montrer où penche son coeur: « Pour les services religieux, l'objet de la demande des familles porte souvent sur quelques chants latins plutôt que sur l'usage d'un missel. Les familles ou le groupe stable n'ont pas d'exigence à faire valoir en ce qui concerne la disposition du choeur ou les ornements ». Et de conclure à propos du motu proprio : « On regarde ceux qui se rapprocheront peut-être. Mais on oublie ceux que cela contribue à éloigner insensiblement par exemple les divorcés remariés, les protestants, pour qui il n'y a pas de motu proprio ».
  • Le piège que craint Mgr Wattebled dans cette affaire de motu proprio, il l'écrit dans ce compte rendu de réunion qu'il a signé, c'est celui que lui tend tous les jours France Telecom: « Attention, nous pouvons même nous faire piéger au téléphone. Peut-on réellement prendre une attitude différente selon qu'il s'agit d'un prêtre de la Fraternité Saint Pierre (en communion avec Rome) ou de la Fraternité Saint Pie X (lefebvriste) surtout dans le court délai et le lourd contexte de la préparation des funérailles. Dans la même église pourront être célébrés des funérailles avec messe tridentine et des funérailles pris en charge par des laïcs. Comment la population va-telle s'y retrouver? ». Pour être sûr de ne pas tomber dans le piège, et pour que la population du diocèse puisse s'y retrouver, autant envoyer les gens ailleurs : « Les personnes intéressés et motivées peuvent trouver des célébrations à l'extérieur du diocèse: Le Barroux, la chapelle des Pénitents à Avignon, Montpellier ». À chaque fois près de 100 km!
  • Le cardinal Barbarin, dans Le Progrès de Lyon, vante son aptitude personnelle au dialogue interreligieux : « Tous les ans, à Yom Kippour, je vais par exemple à la Synagogue. Quand j'étais vicaire, il y a trente ans dans la banlieue de Paris, j'y allais déjà avec mon livre de prière en hébreu et ma kippa. Nous n'avons pas d'équivalent dans la liturgie catholique ».
    On peut indiquer respectueusement au cardinal qu'une confession sacramentelle agissant ex opere operato vaut bien la fête juive du Grand Pardon.
  • Bon vent : Mgr Pontier, évêque de Marseille (voir p. 1), a déclaré aux fidèles qui venaient le voir pour tenter de s a u ver leur communauté traditionnel le de Notre-Dame-de-la-Palud, qu'il leur donnait pour aumônier l'abbé X « qui viendra quand il pourra ».
    Réponse d'un laïc : « Savez- vous qu'en faisant cela, vous prenez le risque de nous renvoyer tous à la Fraternité Saint Pie X – C'est devant Dieu que j'en prends le risque » a répondu l'évêque. S'il prend ce risque devant Dieu, autant mettre sa réponse au grand jour : devant les hommes.