vendredi 15 février 2008

L’humeur - Nos enfants livrés aux frustrés ! - Pierre Voisin

L’humeur - Nos enfants livrés aux frustrés ! - Pierre Voisin

L’expo « Zizi Sexuel » est une nouvelle offensive de perversion de l’enfance organisée par des débris de Mai 68, avec la bénédiction de l’Éducation nationale et dans le silence assourdissant du catholicisme institutionnel.

Le titre annonce le contenu : de l’humour à trois sous et des expériences aussi pédagogiques que le « zizi-piquet » (l’enfant appuie sur une pédale pour faire lever le sexe d’un mannequin), l’« orgue à odeurs » (répand de mauvaises odeurs corporelles) ou la « ola des capotes » (on gonfle des préservatifs en appuyant sur un bouton)… Certaines activités sont plus équivoques : dans un endroit interdit aux parents (pour préserver la pudeur des gamins !), les petits visiteurs apprennent que la masturbation leur permettra de mieux connaître leur corps, ou que l’homosexualité doit être placée sur le même plan que l’hétérosexualité… L’ensemble de l’exposition est inspiré par le Guide du Zizi sexuel, publié par Hélène Bruller et le dessinateur Zep, dont le personnage, Titeuf, est omniprésent sur le parcours.

Rappelons que ces « informations » s’adressent à un public de gamins, dont les plus jeunes sont scolarisés en CM1 ! Les écoles sont conviées par la Cité des Sciences et le ministère de la Jeunesse et des Sports – avec la bénédiction de l’Éducation nationale – à emmener leurs élèves voir l’expo. 600 classes s’y seraient déjà rendues.

On aurait pu s’attendre à ce que les associations familiales catholiques protestent, à ce que les responsables de l’enseignement catholiques émettent une mise en garde, voire à ce que l’évêché de Paris s’indigne de cette souillure infligée aux enfants. Tous sont restés d’une discrétion de rosière. La seule riposte est venue de l’association SOS-Éducation, qui a lancé une pétition pour exiger que les parents soient informés par les écoles avant d’autoriser leurs jeunes à se rendre à l’exposition, et qui a monté un Comité local présidé par Élisabeth Pila, mère de quatre enfants.

« Il faut cesser de prendre nos enfants pour des idiots », nous explique cette dernière. « Ils sont capables de recevoir une information sur la sexualité qui ne se résume pas à des plaisanteries graveleuses. Il appartient d’ailleurs aux parents de la leur délivrer, en fonction de leur caractère et de leur sensibilité. Or, le personnage de Titeuf, auquel les enfants sont appelés à s’identifier, présente le monde des adultes, y compris en matière de sexualité, comme “dégueulasse”. Curieuse approche, pour des organisateurs qui se veulent “libérés“ » ! Et les enfants que l’on croise sur le parcours de l’exposition trouvent effectivement ça « dégoûtant ». Comment pourrait-il en aller autrement, puisque la sexualité n’y est jamais liée à l’amour – tout au plus à un sentiment né du désir : « Il est mignon… » Elle semble donc se ramener à un simple mécanisme, expliqué à grand renfort de dessins crados et de commentaires à l’avenant : « La fente de la fille se mouille et le zizi du garçon devient dur comme un piquet… ». Les ados de 14 ans hausseront les épaules et les petits de 9 ans seront inquiets.

Qu’avaient donc en tête les organisateurs du « Zizi Sexuel » en préparant cette exposition ? Leur porte-parole, aperçue sur le plateau de télévision du lamentablissime Paul Amar, paraît sortie d’un album de Claire Brétécher, la créatrice des Frustrés. Est-il vraiment nécessaire de confier l’éducation sexuelle de nos enfants aux derniers naufragés de mai 68 ?